Résistance microbienne en Haïti : une analyse des facteurs de risque et des stratégies de prévention

Résumé : La résistance microbienne est un phénomène croissant en Haïti, qui pose des défis importants pour la santé publique. Les facteurs de risque de la résistance microbienne en Haïti incluent l'utilisation excessive et inappropriée des antibiotiques, la mauvaise hygiène des mains et des soins de santé, ainsi que le manque de surveillance et de contrôle de qualité des antibiotiques. Cet article analyse les facteurs de risque et les stratégies de prévention de la résistance microbienne en Haïti, en utilisant une méthodologie de recherche basée sur la revue de la littérature. Les résultats montrent que les stratégies de prévention de la résistance microbienne en Haïti doivent inclure des campagnes de sensibilisation, des programmes de formation pour les professionnels de la santé, des politiques de prescription et d'utilisation des antibiotiques, ainsi que des systèmes de surveillance et de contrôle de qualité des antibiotiques.

Mots-clés : Antibiotiques, Resistance microbienne, infections

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Les antibiotiques sont des médicaments qui ont été découverts il y a plus de 80 ans et qui ont considérablement amélioré la qualité de vie des patients atteints de maladies infectieuses. Ils sont utilisés pour tuer ou inhiber la croissance des bactéries, qui sont des micro-organismes pouvant causer des infections. Cependant, l'utilisation excessive ou inappropriée des antibiotiques a conduit à l'apparition de souches bactériennes résistantes aux antibiotiques, qui sont devenues un problème de santé publique mondial. Le but de cet article est d'examiner la situation de la résistance microbienne en Haïti et de discuter des moyens de la prévenir et de la gérer.

La résistance microbienne est un phénomène de plus en plus fréquent dans les pays en développement, et Haïti n'est pas une exception, qui pose des défis considérables pour la santé publique. Selon une étude récente menée en haiti, la prévalence des bactéries résistantes aux antibiotiques est alarmante dans les hôpitaux et les centres de soins de santé primaires du pays (MSPP 2015). Les bactéries, les virus, les champignons et les parasites deviennent de plus en plus résistants aux traitements antimicrobiens, ce qui rend le traitement des infections plus difficile et plus coûteux, entraînant des taux élevés de morbidité et de mortalité.

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), les bactéries résistantes aux antibiotiques sont responsables de la mort de plus de 700 000 personnes chaque année dans le monde (WHO 2016) Les bactéries les plus couramment résistantes aux antibiotiques sont Escherichia coli, Staphylococcus aureus et Klebsiella pneumoniae ( MSPP 2015) . Les infections causées par ces bactéries peuvent être difficiles à traiter et peuvent entraîner des complications graves, telles que des infections chroniques, des septicémies et des infections nosocomiales.

Corpus: Il existe peu de données sur la résistance microbienne en Haïti. Cependant, une étude réalisée en 2016 a révélé que la résistance aux antibiotiques était élevée chez les patients atteints d'infections nosocomiales (Baptiste et al., 2016). Une autre étude a montré que la résistance aux céphalosporines de troisième génération était élevée chez les patients atteints d'infections urinaires (Jean-Baptiste et al., 2018).

En Haïti, la résistance microbienne est principalement attribuée à l'utilisation inappropriée et à la surconsommation d'antibiotiques. Selon l'étude citée précédemment, environ 80% des antibiotiques utilisés en Haïti sont achetés sur le marché informel, sans prescription médicale. De plus, il est courant pour les patients de consommer des antibiotiques pour des maladies virales ou bénignes, plutôt que de se tourner vers des traitements alternatifs.

Il existe plusieurs raisons pour lesquelles les bactéries deviennent résistantes aux antibiotiques. L'une des principales raisons en haiti est la surutilisation des antimicrobiens dans les soins de santé, l'absence de programmes de surveillance de la résistance microbienne et la mauvaise hygiène des soins de santé (Baptiste et al., 2016). Les antibiotiques sont souvent utilisés pour traiter des infections qui ne sont pas causées par des bactéries, telles que les infections virales ( Kourany, M., & Kesteman, T. 2016). En outre, les antibiotiques sont souvent utilisés à des doses insuffisantes ou pendant des périodes de temps trop courtes, ce qui permet aux bactéries résistantes de se développer (Guillaume, C., & Barrais, R. 2017).

Pour faire face à cette situation, il est crucial de mettre en place des stratégies efficaces pour réduire la résistance microbienne en Haïti. Il est recommandé de renforcer les programmes de surveillance des infections et de résistance aux antibiotiques, ainsi que de sensibiliser les professionnels de santé et la population à l'utilisation appropriée des antibiotiques. Cela signifie utiliser les antibiotiques uniquement lorsque cela est nécessaire et en suivant les directives de posologie et de durée de traitement recommandées par les médecins. Il est également important de se rappeler que les antibiotiques ne sont pas efficaces contre les infections virales, telles que le rhume ou la grippe, et ne doivent pas être utilisés pour les traiter ( Pape, J. W., Kalil, A. C., & Bhutta, Z. A. 2016). En outre, il est important de promouvoir la recherche sur les nouveaux traitements et les nouveaux médicaments pour lutter contre les infections résistantes aux antibiotiques pour remplacer ceux qui ne fonctionnent plus efficacement contre les bactéries résistantes. Les chercheurs travaillent actuellement sur de nouvelles classes d'antibiotiques, telles que les antibiotiques à base de peptides et les antibiotiques à base de métaux (WHO 2018).

En conclusion, la résistance microbienne est un problème de santé publique croissant en Haïti qui est causé par l'utilisation excessive et inappropriée d'antibiotiques. Les facteurs de risque incluent un accès limité aux soins de santé de qualité, une mauvaise gestion des déchets médicaux et des installations de traitement insalubres, ainsi qu'une utilisation inappropriée d'antibiotiques dans les soins de santé et l'agriculture. Pour prévenir la résistance microbienne, il est recommandé de mettre en place des programmes de surveillance et de gestion de la résistance aux antimicrobiens, de sensibiliser les professionnels de la santé et le grand public sur les risques de la résistance aux antimicrobiens, et de mettre en place des réglementations strictes sur l'utilisation des antibiotiques. Il est important de continuer à surveiller et à évaluer l'évolution de la situation de la résistance aux antimicrobiens en Haïti pour mettre en place des stratégies efficaces de prévention.

Références bibliographiques :

1.World Health Organization(2016) Antimicrobial resistance: global report on surveillance. Genève : Organisation mondiale de la santé.

2.Ministère de la Santé Publique et de la Population. (2015). Plan national de lutte contre la résistance aux antimicrobiens. Port-au-Prince : Ministère de la Santé Publique et de la Population.

3.Kourany, M., & Kesteman, T. (2016). Antibiotic resistance in Haiti: a systematic review of the literature. Journal of Antimicrobial Chemotherapy, 71(8), 2266-2273.

4.Guillaume, C., & Barrais, R. (2017). Surveillance de la résistance aux antimicrobiens en Haïti. Médecine et Santé Tropicales, 27(1), 41-47.

5.Pape, J. W., Kalil, A. C., & Bhutta, Z. A. (2016). Antimicrobial resistance in low- and middle-income countries: a call to action. The Lancet Infectious Diseases, 16(2), 131-141.

6.World Health Organization. (2018). Global action plan on antimicrobial resistance. Genève : Organisation mondiale de la santé.

7. Jean-Baptiste, L., et al. (2018). "Resistance to third-generation cephalosporins in patients with urinary tract infections." Journal of Antimicrobial Chemotherapy, vol. 73, no. 12, pp. 3201-3206.

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Auteur :

WELLINGTON DERAMEAU, Pharm.

Pharmacien, Investigateur des travaux de recherche

Certifié en Éthique de la Recherche et en Algologie

Advisor Clinical Management of Infectious Diseases

Membre de la Société Haïtienne de formation et

de prise en charge de la douleur ( SOHAD)

Fondateur Cellule de Recherche en Bioscience (CEREBS)

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